Vidéo teaser Lumières dans la Bible

Marche dans la Bible

Frère Olivier Catel, prédicateur sur Marche dans la Bible

OC (325x404)Professeur de Lettres, Olivier Catel est entré chez les Dominicains en 2011. Après ses premières années de formation à Lille et Fribourg, il poursuit aujourd’hui à Jérusalem des études de Bible hébraïque. Il sera ordonné prêtre le 2 juillet prochain.

Dans tes méditations, tu rapproches souvent la vie des personnages bibliques de nos réalités quotidiennes. Est-ce ta manière d’entendre que la bible et l’évangile comme une Bonne Nouvelle ?

Nous lisons bien souvent la Bible avec une approche universitaire. Cette étude académique a en effet son intérêt mais il ne faut pas oublier que la Bible n’est pas qu’un texte mais la Parole même de Dieu, une Parole vivante qui s’adresse encore à chacun de nous dans chaque circonstance de la vie. Les personnages bibliques, parce qu’ils sont des hommes, ne sont pas très différents de nous même s’ils ont vécu il y a bien longtemps. Leurs difficultés, leur rapport à Dieu et aux autres ont encore quelque chose à nous dire aujourd’hui, à nous annoncer quelque chose de beau: la Bonne Nouvelle en résumé.

Comment la parole de Dieu vient directement te mettre en marche, comme jeune frère et futur jeune prêtre ? As-tu un exemple ?

Les prophètes, Jérémie par exemple, et les premiers apôtres me rappellent toujours l’obligation d’annoncer cette Parole, d’abord par le témoignage de ma vie. Jérémie ne voulait pas être prophète, il a dû, presque malgré lui, annoncer une parole qui fut mal reçue et qui lui valut tant de malheurs. Les matins où je suis découragé, où je me dis « à quoi bon? », je pense souvent à ce prophète, je le prie même et je retrouve toujours l’énergie de repartir en avant et d’annoncer une parole qui vient souvent contre les idées reçues et l’ordre bien établi du monde. Les prophètes, par leur critique constructive -en général…-, sont la mouche du coche et je crois que c’est aussi le rôle du prédicateur d’être déplacé et de déplacer les fidèles.

Tu vis depuis un an à Jérusalem. Est-ce que vivre au quotidien dans les couleurs du pays de Jésus, sous la soleil mais aussi avec la violence toujours tapie, vient aussi déplacer ta foi ?

Bien sûr, quand on arrive à Jérusalem, on arrive au pays de Jésus et c’est l’émerveillement le plus total: incroyable de pouvoir le suivre pas à pas en Galilée, de visiter le lieu du Temple ou le Saint-Sépulcre. Passé ce premier émerveillement, la réalité quotidienne du pays avec ses conflits et ses tensions devient plus palpable. J’ai compris ici la parole de Paul: ‘Il n’y a plus nu juif ni grec, il n’y a plus ni esclave ni homme libre… »(Ga 3,28) Dans ce monde très communautaire, où des bulles religieuses et ethniques cohabitent, le message de l’évangile fait tomber les murs et appelle à une universalité fondée sur la charité du Christ. J’ai dû convertir mon regard pour découvrir que tout homme est et doit m’être un frère malgré sa religion, sa différence culturelle voire son agressivité. Ici, je dois être un faiseur de pont.

Sœur Véronique Margron, prédicateur sur Marche dans la Bible

VM (325x404)Véronique Margron est sœur dominicaine. Elle est professeur de théologie morale à la Faculté de théologie de l’Université Catholique de l’Ouest dont elle a aussi été le doyen de 2005 à 2010. Elle travaille les questions liées à la vie affective et les grandes interrogations de nos sociétés : la bioéthique, la souffrance, la solitude. Elle a été élue en octobre 2013 provinciale de France des sœurs de sa congrégation.

Dans tes méditations, ton rapport que l’on pourrait dire « amoureux » avec la Parole de Dieu est presque palpable. Comment est née cette fréquentation régulière de la Bible ?

Elle est née de ma (re)découverte de la foi vers 19/20 ans. Deux circonstances alors : des rencontres fortes avec des amis chrétiens et doucement des séjours dans des monastères. C’est là que mon lien à la Parole s’est tissé, que mon désir de m’y risquer c’est creusé.

Comment la parole de Dieu vient-elle directement te mettre en marche ? as-tu un exemple ?

Je ne sais pas. Car la Parole est d’abord pour moi une compagne. Se laisser toucher, déplacer par elle. Ne pas tenter de la saisir – malgré l’importance des études ! Se laisser mener donc. Viennent donc me toucher de nombreux textes, des versets, au fil de la lecture, de cette lente manducation. C’est ainsi que se fait la marche : ne pas marcher sans elle. Pour ne pas perdre le nord, ou l’Orient plutôt. Du cœur des récits vont spécialement se faire compagnons des visages. Comme autant de mains tendues pour approcher l’unique visage du Christ. Ce peut être Abraham, Sara, Job – beaucoup, ou encore Ruth, Ester, l’ecclésiaste. Et bien sûr tous les marcheurs du Nouveau Testament. Les pas de Nicodème, de nuit ; ou la Samaritaine, la femme adultère, Marie Madeleine… Bref autant de traits nécessaires à mon humanité, à ma chair, pour qu’elle s’ouvre au Christ.

Où serait pour toi l’urgence d’un « déplacement » pour nous aujourd’hui: un chantier social, ecclésial, au sujet duquel nous, – lecteurs de la Bible – résistons à nous mettre en marche ?

Y-a-t-il un autre chantier, hier comme aujourd’hui, que celui consistant à témoigner avec douceur et persévérance, du Dieu qui s’est approché de ceux qui se croient loin, indignes ? Y-aurait il autre chose que de marcher pour rendre compte que notre Dieu est venu pour quiconque et pour n’importe qui ? Qu’il n’y a pas de prérogative, pas plus qu’il n’y a de situations définitivement fermées. Se mettre en marche c’est aller, comme nous le pouvons, se mettre au plus près des tombeaux des hommes de ce temps, de leurs nuits. Et là de supplier pour que le Christ lui-même descende et ouvre les tombeaux. Y compris en nous. Qu’il mène lui-même vers l’aurore. Se mettre en marche c’est croire de tout son cœur et de toute son intelligence que personne n’est exclu de l’amour de Dieu. C’est donc mettre aussi sa volonté et son courage à en être des témoins bien modestes et malhabiles, mais opiniâtres.

Dernières publications de Sœur Véronique Margron :

  • Fidélité infidélité, question vive, Cerf
  • La Parole est tout près de ton cœur, Bayard

Frère Marie-Augustin Laurent-Huyghues-Beaufond, prédicateur sur Marche dans la Bible

MALHB (325x404)Après des études d’ingénieurs, Marie-Augustin Laurent-Huyghues-Beaufond entre chez les Dominicains en 2008. Après ces années de formation qui lui font découvrir notamment la Finlande, il rejoint le couvent de Strasbourg où il est directeur régional du Pèlerinage du Rosaire. À partir de novembre prochain, il retournera dans le grand Nord, vivre avec les frères d’Helsinki.

Dans tes méditations, tu nous offres de nous approcher des personnages bibliques, avec un style très imagé et très concret. Un peu comme une bande dessinée. Peux-tu nous expliquer ce choix ?

Je pense que cela vient de ma façon de méditer la parole de Dieu : je n’ai pas une formation littéraire et je suis un mauvais lecteur, je préfère largement les images et la musique ! Alors en abordant un texte biblique, je me compose souvent une image du texte. C’est particulièrement facile pour l’Évangile ou pour les passages narratifs, de mettre des personnages, des mouvements, des couleurs, des sons voire des odeurs dans une image mentale, en fermant les yeux. La question est ensuite toujours : et moi, où suis-je ? Dans une foule spectatrice et enthousiaste ? Parmi les pharisiens qui attendent Jésus au tournant ? Parmi les disciples lents à comprendre ? Ou parmi les éclopés du bord du chemin vers qui Jésus se tourne ? Si la parole de Dieu est comme une bande-dessinée, c’est pour que j’entre moi-même dans ces cases et que j’y trouve ma place !

Comment la parole de Dieu vient directement te mettre en marche, comme jeune frère et jeune prêtre ?

Pendant le noviciat, je passais toutes mes matinées à lire la Bible. Il nous était donné cette année de contact prolongé avec la parole de Dieu. Une moniale dominicaine m’avait alors dit : « Profitez en bien, de ce contact gratuit avec la Bible. Vous verrez, bientôt il faudra lui faire dire quelque chose à cette parole de Dieu… quand vous devrez prêcher, vous n’aurez plus la gratuité ! » Elle avait bien raison… on cherche vite à « faire parler » le texte car on doit soi-même prendre la parole. Et à force de presser le citron, il s’assèche. Depuis deux ans, ce qui me déplace à nouveau et me fait resavourer la parole de Dieu est la nouvelle traduction liturgique de la Bible, utilisée à la messe : des formules toutes faites qu’on a tant entendues sont d’un seul coup renouvelées, et me forcent à me laisser interpeller par ces mots.

Tu as un don pour apprendre les langues.Et en plus des langues étrangères usuelles, tu connais aussi le japonais et le finnois. D’ailleurs, tu vas retrouver le couvent d’Helsinki. Cette itinérance dans les langues et les pays te fait-elle déplacer aussi dans ta foi ?

Avant d’entrer dans l’Ordre j’avais voulu être missionnaire… et je suis ravi de l’être, d’une certaine manière, en allant à Helsinki. Là-bas, l’Église catholique est toute petite et très modeste, mais la population est luthérienne et orthodoxe, donc connaît déjà le Christ. Quand je vivais au Japon, avant d’être dominicain, c’était au contraire un monde complètement non-chrétien que je rencontrais. Dans un cas comme dans l’autre, le premier déplacement est un déplacement « en humanité » et en humilité : d’autres peuples vivent de manière très différente, voient le monde, s’expriment et font les choses de manière parfois étonnante, ce dont leur langue est le reflet. J’ai découvert que tous mes automatismes et mes réflexes sont très européens, très français… et cela fait du bien de s’en apercevoir ! Le défi est alors d’admettre que cela colore aussi ma manière de vivre la foi et d’envisager la vie de l’Église : que dire du salut dans une culture où le mot « péché » n’existe pas vraiment (Japon) ? Comment vivre la vie dominicaine dans un pays qui, à la Réforme, a expulsé de manière forte toute forme de vie religieuse jusqu’à en perdre l’image de la « bonne sœur » (Finlande) ? Comment finalement redire que l’amour de Dieu est universel alors que je suis moi-même d’une culture et d’un pays précis ? Ces voyages et ces traversées par la langue approfondissent en moi une vocation à l’universel.

Marche dans la Bible saison 2

Marche dans la Bible revient avec la saison 2 :

A partir du 5 Juin 2017, rejoignez les grands personnages bibliques dans leur découverte du visage de Dieu.

N’hésitez pas à laisser un commentaire et à la partager avec vos proches !

Pour partager cette vidéo, copiez et collez le lien suivant : https://youtu.be/f0FkFyJ1Pyc

frère Thierry

Balade dans la Bible autour de Douai

Nous étions 40 pèlerins samedi 24 septembre dernier à cheminer sur les bords de la Scarpe à Douai ; 40 « Marcheurs dans la Bible » des Hauts de France désireux de vivre une rencontre par-delà nos ordinateurs ou smartphones.

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img_20160924_105814Arrivés d’Abbeville, de Ronchin, de Lille, Douai etc ….. nous avions tous répondu à l’appel de Retraite dans la Ville pour nous retrouver en terre douaisienne.  Nous sommes partis de Courchelette à 10h pour arriver dans le centre de Douai vers 12h30. Notre ballade spirituelle sur le chemin de halage a été ponctuée de temps de prière, de méditation et de rencontres. Dès le début de la journée, nous avions confié notre journée à Marie, puis nous nous sommes arrêtés une heure plus tard dans un parc pour réfléchir en petits groupes sur l’itinérance d’Abraham. La méditation de la sœur Marie Monnet sur l’évangile Genèse 12, 1-5 (Le départ d’Abram) nous a permis d’échanger sur les signes que Dieu nous donne pour nous mettre en mouvement.

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Le midi, nous nous sommes arrêtés à l’ombre des arbres du parc Charles Bertin pour partager un pique-nique avant de repartir pour une visite culturelle à la Collégiale Saint Pierre. Là, le Père Bernard Descarpentries, prêtre à Douai, nous attendait pour nous faire découvrir le mystère de l’Hostie Miraculeuse et son lien avec le Pèlerinage du Rosaire (pour revoir la vidéo, et les photos : cliquez ici). Un temps d’adoration s’en est suivi devant l’hostie de 760 ans, sur laquelle on y discerne, comme imprimé à même le froment, Jésus en croix. Ce pèlerinage s’est terminé par une messe célébrée par les frères Benoît Ente et Franck Dubois, nos accompagnateurs.

Je rends grâce pour cette belle journée  que le Seigneur nous a donnée de vivre.

Merci à Retraite dans la Ville et aux Fraternités Dominicaines d’avoir organisé ces rencontres.
Merci à la paroisse Saint Maurand-Saint Amé de Douai pour son accueil chaleureux.

Nous espérons que ce succès vous encouragera à organiser votre « Balade dans la Bible » dans votre région ….

Arnaud