Vidéo teaser Lumières dans la Bible

Carême dans la Ville

Frère Matthew Jarvis

Le frère Matthew du couvent de Leicester est de nationalité anglaise. Ordonné en 2016, il est vicaire dans une paroisse et engagé dans la mission auprès des étudiants.

 

Dans vos méditations, vous nous parlez des multiples dons que nous recevons chaque jour. Comment faites-vous pour reconnaître ces dons ?

Une joie profonde, même à travers les épreuves de nos vies, est la marque d’un chrétien. C’est une joie fondée sur la foi, c’est-à-dire, la connaissance que Dieu m’aime. Alors, je reconnais les dons par la joie qu’ils provoquent en moi. Ces dons trouvent tous leur source en Dieu, le Donateur par excellence, qui s’est donné lui-même à moi en Jésus. Alors, qu’est-ce qui me donne un élan dans mes tâches quotidiennes ? Ou, qu’est-ce qui fait naître dans mon cœur l’amour ? Ou, comme on dit en anglais, qu’est-ce qui me donne une « joie de vivre ! » Voilà autant de signes d’un don.

Dans votre première méditation, vous parlez de l’influence de C. S. Lewis, l’auteur du Monde de Narnia. Qu’est-ce qui vous a marqué chez cet auteur ?

Je lisais beaucoup C. S. Lewis pendant mon adolescence. J’étais attiré par la clarté de sa pensée associée à une imagination forte. Il a dû défendre sa foi chrétienne (anglicane) dans un milieu intellectuel souvent anti-chrétien. Il me parlait de la moralité objective, de la petitesse du péché, et de la grande aventure de la foi. C. S. Lewis a connu beaucoup de souffrances (il a survécu à la Grande Guerre). Il s’est converti à l’âge de trente ans, à son corps défendant, vaincu par l’évidence de Dieu : « J’ai cédé et admis que Dieu était Dieu. Je me suis agenouillé et j’ai prié : peut-être, en cette nuit-là, j’étais le converti le plus abattu et le plus rétif de toute l’Angleterre. » Petit à petit, il a connu la joie de croire, ce dont il parle dans son autobiographie Surpris par la joie. Sa foi l’a sauvé.

Pouvez-vous nous partager une expérience où vous croyez que votre foi vous a sauvé ?

Je parle dans les méditations des exemples dans ma vie où ma foi m’a sauvé. Chez moi il n’y a pas de grandes épiphanies ou chemin de Damas. La foi m’a toujours accompagné depuis mon baptême, enfant. En grandissant dans la foi, je voyais comment la foi me sauvait tous les jours. Ma foi donnait, et donne encore, un sens à tout. Cette phrase de C. S. Lewis (lui encore) est gravée autour de son mémorial dans Westminster Abbey: « Je crois au christianisme tel un soleil qui se lève : non seulement parce que je le vois, mais parce que par lui, je vois tout le reste. »

 

Facebook live sur la foi en actes

Participez à nos discussions sur les 7 vidéos « la foi en actes » en direct sur Facebook

Dans le but de vous donner davantage la parole, nous vous proposons de nous rejoindre tous les mardis à 17h30 sur Facebook pour un direct interactif et décontracté sur les actes de foi.

Lors de ces directs, les frères Yves Habert, Philippe Verdin et Benoît Ente pourront répondre à vos différentes questions.

     

Les thèmes abordés

Mardi 12 mars : La foi en acte 1 : « rester jeûne » – pour revoir  cliquez ici

Mardi 19 mars : La foi en acte 2 : « prier dans le secret » – pour revoir cliquez ici

Mardi 26 mars : La foi en acte 3 : « savoir donner » – pour revoir cliquez ici

Mardi 02 avril : La foi en acte 4: « s’engager dans l’Eglise » – pour revoir cliquez ici

Mardi 09 avril : La foi en acte 5 : « parler de Dieu » pour revoir cliquez ici 

Mardi 16 avril : La foi en acte 6 : « passer à l’acte » pour revoir cliquez ici 

 

Dès maintenant posez vos questions en laissant un commentaire.

frère Benoît, op

 

Frère Jacques Ambec

Entré dans l’ordre en 1968 comme frère coopérateur, le frère Jacques vit au couvent de Toulouse où il accompagne des personnes malades du sida. Il a écrit l’Évangile de la compassion et Vivre l’Évangile avec St Martin de Porrès.

 

Dans vos méditations, vous parlez plusieurs fois de votre vie de religieux dominicain. Dans cette vie, qu’est-ce qui est le plus difficile et qu’est ce qui vous donne la plus grande joie ?

La nature de l’Ordre Dominicains reste liée au sacerdoce et il n’a pas été toujours facile pour moi, frère coopérateur (non ordonné) de trouver sa juste place ; J’assume aujourd’hui pleinement ma vocation ayant trouvé ma fonction dans la communauté par le service de l’accueil à la porterie du couvent, avec les visites des personnes âgées et malades sur notre paroisse et avec l’association SELF auprès des personnes malades du sida.

Vous êtes engagé dans l’association SELF (Sida, Espérance, Lumière et Foi) qui accompagne des personnes malades du sida. Cette mission a-t-elle modifié votre regard ?

Oui, j’apprends tous les jours à ne pas porter un jugement sur ces personnes par l’écoute, l’attention prévenante, la patience pour les accompagner et leur témoigner que malgré leur conduite risquée qui les a faits basculer dans le monde du sida, elles sont dignes toujours d’être aimées comme elles sont, respectées et considérées. Le sida ne juge pas, il tue encore aujourd’hui. Ces personnes malades ne nous demandent pas de la pitié, mais de l’amour.

Pouvez-vous nous partager une expérience où vous croyez que votre foi vous a sauvé ?

Ma plus grande joie que nous partageons avec notre association SELF, quand nous conduisons ces jeunes malades non pas à la mort, mais à la vie avec Dieu et ils s’en vont d’une manière calme et apaisée après un long parcours difficile et beaucoup retrouvent le chemin de la foi. Pour moi, c’est toujours le miracle merveilleux de l’amour, plus fort que la mort. Je pense à Yves qui au début était révolté et au bout de trois ans de lutte et de combat contre le virus il était devenu calme et il est parti apaisé entouré des siens.

 

Frère Charles Desjobert

Le frère Charles Desjobert, Dominicain au couvent de Lyon est le prédicateur de ces premiers jours de carême.

 

Dans votre première méditation, vous parlez de la foi comme un projet fou, pourquoi ?

Toute notre vie chrétienne a quelque chose d’un projet fou. On pourrait s’imaginer que notre foi, c’est grosso modo un oui donné à Dieu et à quelques grandes vérités. Mais la foi est bien plus dynamique qu’une simple signature au bas du texte du Credo. La foi nous est donnée, elle nous traverse de part en part, elle vient de Dieu et nous embarque vers Dieu. Elle nous fait voyager vers des régions inconnues sur un chemin qui, lui, est bien assuré : le Christ. Elle est le projet fou de Dieu sur notre vie humaine : la conduire à la plénitude de la grâce, à la perfection de la Charité. Et tout ça sans nous faire quitter terre. Et là encore, c’est fou.

Vous suivez actuellement des études pour devenir architecte du patrimoine. Comment ce travail prend-t-il place dans votre vocation dominicaine ?

Comme dominicain, je cherche à annoncer Dieu par toute ma vie. Alors mes passions et mes talents peuvent être au service de cette belle mission chrétienne. J’ai fait des études d’archi avant d’entrer dans l’Ordre. Pourquoi ne pas mettre cette passion à profit ? De la physique à la philosophie en passant par la médecine, tout ce qui touche l’homme regarde aussi Dieu. Comment restaurer et faire vivre nos églises ? Par quels moyens bâtir une ville plus humaine ? Qu’est-ce qu’un espace sacré ou un couvent dominicain pour le XXIe siècle ? Autant de questions à approfondir en connaissant mieux notre patrimoine mais aussi autant de façon d’interroger autrement ma foi. Sans parler de l’importance d’aller rencontrer les gens hors de nos sacristies, par exemple dans les différents milieux professionnels que touche l’architecture.

Pouvez-vous nous partager une expérience où vous croyez que votre foi vous a sauvé ?

J’étais l’an dernier en Centrafrique. Nous construisions un couvent dominicain à Bangui. C’était la guerre et la situation devenait de plus en plus volatile. Un matin de mai, un ouvrier du chantier s’approche et me demande : « et si la situation empire, vas-tu partir toi aussi ? » Je n’avais pas trop réfléchi à la question et répondis un peu naïvement : « si mon supérieur me le demande, je rentrerai ». Une manière habile de me défausser peut être. Et lui, de me lancer sans ambages : « tu n’as pas le droit de faire ça ! Tu ne peux abandonner tes frères. » Un choc ! Comme si, à travers ce maçon, Jésus m’interpellait. Il me confiait une mission – demeurer avec mes frères – et simultanément me donnait la force pour l’accomplir. Ma foi était remuée, intérieurement j’étais raffermi, j’étais vivifié et sauvé. Sans peur, je suis resté.

Série vidéo : la foi en actes

Chaque samedi, Sophie et Thomas vous partagent leur expérience dans une série de 7 vidéos : la foi en actes.

LA FOI EN ACTE 1 – “RESTER JEÛNE”
LA FOI EN ACTE 2 – “PRIER DANS LE SECRET”
LA FOI EN ACTE 3 – “SAVOIR DONNER”
LA FOI EN ACTE 4 – “S’ENGAGER DANS L’EGLISE”
LA FOI EN ACTE 5 – “PARLER DE DIEU”
LA FOI EN ACTE 6 – “PASSER À L’ACTE”
LA FOI EN ACTE 7 – “LIRE LA BIBLE”