
fr Dominique Motte, op. – Couvent de Lille
Même le chant profane de notre vie en société daigne s’arrêter aujourd’hui sur le bienfait du pardon des offenses. C’est vrai dans les domaines familiaux ou judiciaires, c’est vrai aussi du domaine politique : est-ce humainement possible ? Même au lendemain de conduites infâmes ou de crimes atroces ?
Desmond Tutu le croyait, servi qu’il était en Afrique du Sud par le fait que blancs et noirs, ces frères ennemis, avaient été pétris de culture biblique, et il terminait son ouvrage Pas de réconciliation sans pardon par l’évocation d’un mémorial aux USA dédié aux victimes de la guerre du Vietnam, où était gravé le dialogue suivant :
« Prisonnier des Vietcongs, leur as-tu pardonné ?
– bien sûr que non
– eh bien alors, tu restes toujours leur prisonnier. »