Fr. Bernard Senelle

Fr. Bernard Senelle, op.
Couvent de Strasbourg

Le couronnement des œuvres de miséricorde, c’est de prier Dieu pour les vivants et pour les morts, d’éprouver que nous sommes ensemble, ceux qui sont encore en chemin et ceux qui sont parvenus au terme de leur route terrestre, après le grand passage. Dans la liturgie pour les défunts, il existe une belle prière : « Conduis notre frère jusqu’à sa demeure éternelle (…) Et nous qui restons ici-bas, donne-nous la force de faire de notre vie une marche vers toi… ». Les morts intercèdent pour les vivants qui en retour prient pour eux. C’est un échange, c’est ce que l’Eglise vit dans la communion des saints : au sein d’un échange mystérieux, nous recevons les uns des autres la force de croire et d’aimer. 

Nous avons le devoir de prendre soin de nos morts, de passer du temps pour leur ensevelissement. Les œuvres corporelles de miséricorde prescrivent cela : c’est jusqu’au bout qu’il faut prendre soin, c’est jusque dans la mort que nous sommes invités à l’attention pour ce frère, cet ami, ce compagnon de route.

La mort de Marie - Fra Angelico

La mort de Marie – Fra Angelico

La charité n’est universelle que dans des visages bien singuliers et toujours uniques, des personnes que j’ai aimées, des compagnons de routes, des maîtres, des gens qui comptent dans ma vie et qui, là où ils sont continuent de m’accompagner. Les premiers écrits chrétiens méditent sur la mort et répondent à l’inquiétude de l’homme qui s’entend dire : « Ainsi nous serons avec le Seigneur toujours. »* Dès maintenant, ici, Il est avec nous et nous marchons en sa présence et nous croyons que l’amour miséricordieux de Dieu et de ses saints est toujours à l’écoute de nos prières**.

*1 Th 4,17
**Catéchisme de l’Église Catholique, 962