Le chœur de la Chapelle des Flandres propose chaque semaine une pause musicale reprenant des œuvres de grands compositeurs classiques. Ecce Agnus Dei est le thème de cette rubrique. Toutes ces œuvres font écho à la parole de Jean-Baptiste qui, désignant le Christ au début de son ministère public, confesse l’Agneau de Dieu.

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Van Eyck, Vierge, 1426, retable de l'agneau mystique, Cath st Bayon Gand, fr.wikipedia.orgRetable de l’Agneau Mystique de Gand

Les frères Van Eyck ont peint ce retable unique en 1432. Il s’agit d’un chef-d’oeuvre des Primitifs flamands et d’une étape de l’histoire de l’art. Le polyptyque a survécu à l’iconoclasme, est tombé entre des mains françaises sous Napoléon et a été exigé par l’Allemagne nazie au cours de la Seconde Guerre mondiale. Il est aujourd’hui, et depuis déjà plus de cinquante ans, exposé à la place qui est la sienne: dans la Cathédrale Saint-Bavon de Gand en Belgique.

 


 

agneau mystique de gandPourquoi Ecce Agnus Dei ?
« Voyant Jésus venir vers lui, Jean déclara : « Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde ; c’est de lui que j’ai dit : L’homme qui vient derrière moi est passé devant moi, car avant moi il était. Et moi, je ne le connaissais pas ; mais, si je suis venu baptiser dans l’eau, c’est pour qu’il soit manifesté à Israël. » Alors Jean rendit ce témoignage : « J’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe et il demeura sur lui. Et moi, je ne le connaissais pas, mais celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau m’a dit : “Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer, celui-là baptise dans l’Esprit Saint.” Moi, j’ai vu, et je rends témoignage : c’est lui le Fils de Dieu. » (Évangile de Jésus-Christ selon Saint Jean chapitre 1, versets 29 à 34).

Jean le Baptiste est le dernier prophète de l’Ancien Testament. Il est aussi celui qui ouvre le Nouveau Testament car il témoigne au sujet de Jésus : « C’est lui le fils de Dieu », « Ecce Agnus Dei »

Mais, que signifie « Agneau de Dieu » ? Les interprétations ne manquent pas ! Celle que nous pourrions retenir est celle de l’agneau du sacrifice, pratique courante en Israël. Jésus serait donc l’agneau que Dieu nous enverrait pour qu’il soit sacrifié ? Voilà qui contrasterait durement avec le Dieu d’amour.

En fait, Jean le Baptiste est ébloui. En voyant descendre l’Esprit sur Jésus, il a la confirmation qu’il attendait : Jésus est le fils de Dieu, son envoyé. Plus besoin de sacrifier des agneaux comme cela se pratiquait couramment pour garder un lien avec Dieu : son envoyé est là ! C’est lui qui établira directement ce contact pour nous tous. En cela, il devient l’Agneau de Dieu, notre trait d’union avec Dieu. Et le « péché du monde » que mentionne Jean, c’est la puissance d’hostilité à Dieu que le Christ vient briser. Ce passage des Évangiles est extrêmement important, car il est exactement le point de départ du ministère du Christ. Lui, le Verbe fait chair est venu vivre parmi nous.