Frère Jean, comment t’est venue l’idée de donner la parole aux femmes de la Bible sur la joie d’être enceinte ?
En pensant au thème de la joie liée à Noël, j’ai d’abord pensé à la joie de la naissance, et je me suis dit que pendant l’Avent, c’est surtout la joie d’être enceinte qui devait nous habiter. Puis j’ai immédiatement pensé que c’est une joie que je ne connaîtrai jamais ! Quelle est cette joie ? En quoi consiste-t-elle ? Est-ce toujours une joie ? Chaque femme doit vivre cette joie de manière différente. Et pour trouver des réponses à mes questions, je me suis tourné vers des femmes que tout le monde connaît, des femmes qui font partie de l’histoire commune de l’humanité. Des femmes de la Bible.
Comment as-tu fait pour te mettre dans la peau d’une femme, de femmes qui ont vécu il y a des milliers d’années ?
J’ai relu leurs histoires, je les ai méditées, je me suis imaginé les situations qu’avaient connu ces femmes, selon ce que la Bible nous en dit. Et j’ai laissé courir ma plume, je leur ai demandé de me raconter leur vie ! Ensuite, j’ai réécrit, pour que cela corresponde au format de l’Avent dans la ville. Pratiquement, j’ai essayé d’imaginer ce que cachait chaque détail du texte et de reconstruire une histoire plausible qui puisse parler à des hommes et des femmes d’aujourd’hui. Ces femmes ont une portée universelle.
Pourquoi dans la Bible la joie d’une future naissance est-elle souvent présentée dans un contexte de bouleversement d’une destinée (femmes stériles, femmes en butte avec l’adversité…) ?
Tout d’abord, parce qu’une naissance, c’est le bouleversement d’une destinée ! Ensuite, parce que les histoires simples et heureuses ne se prêtent pas à la narration. Ce qui se prête à la narration, ce sont les histoires bouleversantes, difficiles, inattendues. Ce sont ces histoires compliquées qui nous intéressent, car elles correspondent à des situations limites, des situations où nous avons besoin d’aide. Je crois que ces femmes peuvent nous aider à regarder le monde autrement, et à vivre mieux, en paix avec Dieu et avec nous-mêmes. Elles peuvent nous donner la vie.