Pour cette troisième semaine de carême, le frère Gabriel NISSIM du couvent du Saint-Jacques à Paris nous invite à nous regarder autrement, nous-même autant que les autres : comme un temple saint de Dieu.
Frère Gabriel, dans tes méditations, tu parles d’une humanité en ruine. Qu’est-ce qui te donne de l’espérance en une humanité reconstruite ?
Je suis émerveillé par tant de gens qui ouvrent les yeux sur les autres et se mobilisent, comme ces parents d’une école lyonnaise qui ont refusé que des camarades d’école de leurs enfants soient contraints de vivre dans la rue. Il y a, ici et ailleurs, une générosité formidable, toute simple et quotidienne. L’Esprit saint est là !
Tu es engagé au sein de l’ACAT (Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture). Qu’est-ce qui te marque le plus dans l’action de cette association ?
La fraternité et la fidélité ! Une fraternité palpable quand nous nous retrouvons qui en fait une vraie communauté chrétienne – un « temple saint de Dieu ». Une fraternité avec les victimes que nous défendons, que nous accueillons. La fidélité de tant de nos membres qui, depuis vingt ou quarante ans parfois, se battent pour ces victimes de la cruauté déshumanisante et de la peine de mort – et prient aussi pour les bourreaux.
Peux-tu nous partager un moment dans ta vie où tu as fait l’expérience d’être relevé ?
Ce sont la lumière et la beauté qui me rendent courage quand je ne tiens plus le coup. L’amitié plus encore. J’ai besoin du témoignage concret que, malgré tout ce que souffre l’humanité, le soleil est là, que la lumière est déjà parfois plus forte que les ténèbres : « la lumière s’est levée dans les ténèbres, et les ténèbres n’ont pu l’arrêter ».