Cette semaine, vous nous proposez un parcours biblique autour de 5 personnages dont deux sont des païens. Que nous apprennent-ils sur Jésus ?
La surprise. Jésus est surpris, décontenancé, admiratif face à eux. Et réciproquement, eux sont aussi changés, bouleversés par l’écoute et l’accueil qu’ils ressentent dans ce Jésus qui passe. Ils ont accès à son amitié, une place s’ouvre en lui pour eux. A chaque fois, c’est l’entrée de quelqu’un de nouveau, quelqu’un qui s’ajoutent à ce que Jésus est. Chacun d’entre eux est un plus pour la conscience, pour la personne de Jésus.
Vous avez vécu plusieurs années en Algérie comme frère dominicain, comment avez-vous vécu votre mission de prêcheur ?
Comme quelqu’un de surpris ! J’étais déjà bien souvent venu en Algérie. La guerre d’Algérie, comme pour beaucoup, a laissé en moi une cicatrice ouverte. Et je crois vraiment que français et algériens, chrétiens et musulmans, nous avons des pages nouvelles à vivre. J’ai travaillé sur les évangéliques et sur les 19 personnes qui ont été déclarés bienheureux. C’était une manière indirecte de m’intéresser à l’Islam et à l’Eglise en Algérie.
Pouvez-vous nous partager une expérience où vous croyez que votre foi vous a sauvé ?
Peut-être parlerais-je des prisonniers politiques au Pérou auprès desquels j’ai travaillé durant 8 ans. J’avais à la fois à ne pas accepter la part de violence qu’il y avait chez certains, qui avaient du sang sur les mains. Et en même temps j’avais à comprendre leur soif de liberté, de justice, même s’ils avaient fait des choix souvent destructeurs. Devant leur attente très forte, il fallait que je puisse à la fois apprécier leur besoin de liberté et de justice et en même temps, je ne pouvais pas pactiser avec eux, j’étais obligé de leur dire non je ne suis pas d’accord. Comme souvent la réalité est ambiguë, elle demande notre accord et notre désaccord et ce n’est pas facile de le penser et de le dire.