migrants jolieTémoignage de Bénédicte

Cette photo  illustre bien les moments passés à la maison avec les deux familles, l’une syrienne, l’autre Kurde, que je reçois ponctuellement. Elles sont actuellement en centre, en attendant leurs cartes de réfugiés.

Même si les échanges sont parfois fastidieux, à cause de la langue, les premières rencontres ont été l’occasion de lâcher une sorte de soupape, en pouvant expliquer  ce qu’ils ont dû traverser (au propre comme au figuré) pour arriver ici et avant de quitter leur pays.

Une des jeunes femmes me dit que ce passage en centre était vécu comme une période tampon en attente d’une nouvelle vie qu’elle imagine avec enthousiasme.

Quand j’ai eu l’occasion de dire à deux jeunes hommes syriens que ce que je fais, c’est ce que j’aimerais qu’on me propose si j’étais dans leur situation, j’ai vu des larmes dans leurs yeux. Et inutile de préciser que si un jour ils ont un « chez eux » ici ou dans leur pays pacifié, ils m’y accueilleront avec plaisir. Je sens une immense délicatesse et l’envie de rendre service, dans la mesure de leurs possibilités, en échange

En ce qui me concerne, ces contacts sont d’une richesse inouïe parce que je découvre leur pays, leur conditions de vie là-bas et ici. En attendant, je me trouve maintenant attaché à des personnes qui ont l’âge de mes enfants et qui ont vraiment traversé des drames dont ils ne veulent plus entendre parler.

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